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Éditorial
Fidèles à notre volonté de varier autant que possible les approches, nous proposons un dossier sur le « réveil juif » des années 1920, autant dire un dossier d’histoire culturelle, au sens large que donnent aujourd’hui à ce terme les spécialistes. Un sujet qui, pour avoir été abondamment traité en ce qui concerne l’Allemagne de Weimar, reste peu exploré dans le cadre français, en attendant la thèse de Catherine Fhima et la publication de celle de Nadia Malinovich qui nous a fait l’amitié de coordonner l’ensemble.
Loin de se borner à dégager les seules représentations véhiculées par ces créations, les articles sur la littérature « juive », le théâtre « juif », l’art pictural « juif » mettent ainsi l’accent sur les conditions de leur production, en particulier les réseaux littéraires et artistiques comme les débats internes et externes qui agitent public et critiques, et surtout les conditions, particulièrement instructives, de leur réception. On s’est bien gardé, en outre, de dissocier ce phénomène du contexte historique, politique, identitaire dans lequel il baigne, notamment la bulle d’optimisme que constituent ces années entre les horreurs de la Première Guerre mondiale et les désastres en série des années trente, le déclin de l’antisémitisme et les progrès du sionisme, certes librement interprété dans un sens universaliste, mais également affirmation confiante d’une spécificité identitaire dans la sphère publique. Nous parions que cette lecture bousculera quelques idées reçues sur le manque de vitalité et la « discrétion » des israélites français, même si le « réveil juif » y reste modeste comparé à celui dont l’Allemagne est alors le théâtre.
Cet ensemble d’études rompt enfin avec l’habitude, peu pertinente parfois, de mettre l’accent dans la périodisation de l’histoire contemporaine des Juifs de France sur un « entre-deux-guerres » qui finit par être teinté en son entier par les sombres années trente, annonciatrices de la catastrophe. Plus sans doute que pour leurs concitoyens, les années vingt furent pour les Juifs de France une – courte – période faste, dans la mesure où, outre les perspectives de paix que l’on croit assurées, ils purent croire en la disparition de l’antisémitisme tout en se réjouissant – quelques Cassandre mises à part – de l’intérêt soulevé dans l’espace public par la condition et les valeurs juives plus que jamais parées d’une portée universelle. Reste, malgré tout, qu’interroger en profondeur cette « renaissance juive », c’est découvrir aussi des ambigüités, voire des manipulations inquiétantes qui invitent à moduler le constat du déclin de l’antisémitisme.
Par ailleurs, le reste de cette livraison présente les rubriques habituelles – Mélanges, Dictionnaire etc. – à l’exclusion de celle intitulée selon les cas « Archives » ou « Recherches », sacrifiée exceptionnellement pour laisser un peu plus de place aux varia, un élément de diversité très apprécié par nos lecteurs. Nous aimerions en tout cas que ceux-ci trouvent autant de plaisir à découvrir que notre équipe à composer ce numéro où, une fois n’est pas coutume, l’Histoire échappe, quelques années durant, au tragique.
C.Nicault
Sommaire
Dossier : Le « réveil juif » des années vingt
Le « réveil juif » en Allemagne et en France, en guise d’introduction, par Nadia Malinovich
Pas de résumé disponible pour l’instant.
L’acculturation des israélites français au sionisme dans les années vingt, par Catherine Nicault
Les Juifs français, surtout des notables de gauche, se montrent plus disposés à s’ouvrir à lui pendant la Grande Guerre et les années vingt, une période où pourtant le » franco-judaïsme » est à son apogée. Pour résoudre le paradoxe, l’article examine les circonstances internationales (la création du Foyer national juif en Palestine sous l’égide de la Société des Nations, l’idéal pacifique incarné par cette institution), nationales (l’effacement apparent de l’antisémitisme qui autorise plus d’audace dans la définition identitaire), et surtout le bricolage idéologique qui donne naissance à cette époque à un » franco-sionisme » très particulier, interprétation humaniste, pacifiste et universelle du sionisme rendu ainsi d’autant plus acceptable qu’il doit beaucoup, étrangement, au vieux » franco-judaïsme « . Ce » franco-sionisme » qui irrigua le » Réveil juif » fut néanmoins éphémère : intimement liée à l’optimisme de la décennie qui suit la guerre, il ne pouvait survivre au retour des années sombres.
/ The acculturation of the French Israelites to Zionism in the twenties
The French Jews, mainly the left-wing notables, remained for a long time deaf to the lure of Zionism because of their commitment with the ideas of the « French Judaism » ; but after the first World War and during the twenties, they proved better disposed towards it, although that was a period when the « French Judaism » was at its utmost. In order to explain this paradox, the article analyses the international circumstances (creation of a Jewish Home in Palestine under the aegis of the League of Nations, because of the peaceful ideal embodied in this institution), the national ones (the apparent obliteration of anti-Semitism which allows a more audacious definition of one’s identity), and mainly the ideological rush job which builds a very peculiar French Zionism, at the time a humane, peace-looking and universal meaning of Zionism which was then all the more accepted as, and this is strange, it owes much to the old « French Judaism ». This « French Zionism » which irrigated the « Jewish awakening » did not last : strongly linked to the optimism of the ten years following the war, it was not able to survive to the arrival of the dark years.
Au cour de la renaissance juive : littérature et judéité, par Catherine Fhima
Dans les années vingt, une » renaissance juive » fait une apparition inédite dans les lettres françaises. Une abondance d’ouvres, d’écrivains et de revues, relayés par des maisons d’édition importantes, laissent à penser qu’on assiste à la naissance d’une littérature juive. À y regarder de plus près, on mesure combien le caractère original du phénomène rend opaque sa signification aux yeux des contemporains. Les revues juives témoignent de sa vitalité quand les revues non juives ignorent son identification. Les auteurs eux-mêmes, à de rares exceptions, se leurrent sur les enjeux du phénomène. Or, ce qui fait école et ce qui réunit des écrivains aux parcours et aux langages formels disparates, ce n’est pas tant la littérature en elle-même que le projet de traduire la nouvelle condition juive issue de la modernité, des années 1900 à la Grande Guerre. Parce qu’il s’agit désormais de transmettre une parole juive, la re-fondation d’une identité juive nouvelle et commune, tel est véritablement le fil conducteur de la littérature juive des années 1920.
/ At the heart of the Jewish renewal: literature and Jewishness
During the twenties a « Jewish renewal » came to light, unexpected in the French literature. The wealth of writings, writers, magazines, handed over through main publishing houses, shows the birth of a Jewish literature. On closer look, we can get an idea of how the newness of this occurrence makes its significance opaque for the eyes of the people of that period. The Jewish magazines are a proof of its vitality whereas the non-Jewish magazines ignore its identification. The writers themselves, except a very few, misinterpret the stakes of this phenomenon. Now, what draws the encounter of writers whose ideals and styles are so diverse, is not a unique aim about literature only, but also the project to illustrate the new Jewish condition brought by modernity, starting from 1900 to the first World War. Because from now on the Jewish sayings must be transmitted, together with the refunding of a new commune identity, this is the main thread that leads the Jewish literature of the twenties.
Littérature populaire et romans juifs dans la France des années 1920, par Nadia Malinovich
La perméabilité du yiddish aux langues de son environnement est un phénomène qui l’accompagne depuis sa naissance. L’article étudie plus particulièrement le sort du yiddish, émigré de son terreau originel – les judaïcités est-européennes où il était la langue quotidienne – vers un pays occidental. Transplanté en France, le yiddish a adopté et assimilé, en l’espace de moins de deux générations, nombre de vocables français. L’industrie du vêtement a constitué un des vecteurs principaux de ce prosélytisme linguistique au point d’en devenir le langage quasi professionnel des Juifs travaillant dans cette branche. La « yiddishisation » de vocables et d’expressions françaises est une des facettes du phénomène migratoire. Repris, retranscrits en caractères hébraïques, légitimés par la presse yiddish de l’époque, ils s’inscrivent dans le cadre plus large du discours que le groupe immigré tient sur lui même.
/ Popular Literature and Jewish novels in France during the twenties
In the twenties, Jews occupied an increasingly visible place in the French public sphere. More than ever before, they felt free to explore the particularities of Jewish identity and culture in the modern world in literature, theatre and debating clubs. Both Jewish authors choice of themes and contemporary criticism of their writing reveal many of the tensions and conflicts that the Jewish « revival » of the 1920s raised within the French Jewish community. Some French Jews saw no need for self-censorship and welcomed what they saw as an opportunity to counter stereotypes and share the reality of Jewish life, with all its diversity and contradictions. Others, by contrast, expressed concern that this literary « revival » was popularizing dangerously sensationalist, stereotyped images of Jews and Judaism to the French public. These concerns were heightened by the fact that many Jewish authors of the day conveyed an image of Jewishness as an indelible « racial » trait not dissimilar to that of the anti-Semitic movement, which, critics portentously suggested, had perhaps not had its final word in France.
L’éveil d’une critique d’art juive et le recours au « principe ethnique » dans une définition de l’« art juif », par Dominique Jarrassé
Les années 20 à Paris, sous l’impact d’un développement de la culture juive en lien avec le sionisme et la yiddishkeit, sont marquées par l’émergence d’une critique spécifiquement appliquée à l’art et aux artistes juifs. Cette dernière catégorie, malgré son ambiguïté, connaît un usage extensif, aussi bien dans l’organisation d’expositions réservées aux artistes d’origine juive, quels que soient l’esthétique ou les sujets auxquels ils s’adonnent, que dans la critique parue dans la presse juive. Un autre exemple de cet usage est la création d’une collection de monographies, à la fois en français et en yiddish, consacrées aux » artistes juifs « , qu’il s’agisse de Chagall, dont l’ouvre offre effectivement une inspiration juive, ou de Pissarro et Modigliani dont l’ouvre est dépourvue de ces références. Cette critique participe indéniablement de cet éveil culturel juif des années 20.
/ The birth of a « Jewish art criticism » and resorting to the « ethnical principle » in order to define « Jewish art »
The twenties, due to the development of a Jewish culture linked to Zionism and the « Yiddishkeit », witness the coming out of critics specifically dealing with Jewish art and artists. In spite of its ambiguity, this last categorisation inspires extensively the organisation of exhibitions reserved to artists of Jewish origin, whatever might be the aesthetic aspect or the themes dealt with, as well as critics published in Jewish papers. Another example of this current is the creation of a collection of monographs, in French or in Yiddish as well, dealing with Jewish artists, for instance Chagall, whose works are openly of Jewish inspiration, or Pissarro or Modigliani, whose works have no link whatever with this origin. This criticism undoubtedly has a share in the waking up of this Jewish cultural trend of the twenties.
Les Juifs sur la scène parisienne. Du Baron de Horn à Ézéchiel ou la « question juive » à la Comédie française dans les années vingt, par Chantal Meyer-Plantureux
L’influence du théâtre dans la diffusion de l’antisémitisme est un aspect de l’histoire culturelle qui a été peu étudié. Le théâtre, lieu collectif, est le reflet des débats qui animent la société ; il n’est donc pas étonnant d’y retrouver les échos de la « question juive ». Les trois spectacles joués à la Comédie Française à trois moments différents de l’entre-deux-guerres, Le Prince d’Aurec de Henri Lavedan (1919) , Le Marchand de Paris d’Edmond Fleg (1927) et Ézechiel d’Albert Cohen (1933), permettent de comprendre l’état d’esprit du public français qui, après une période de pause dans l’antisémitisme – due au courage et à l’engagement des Juifs durant la Grande Guerre- se laisse gagner par la tentation de faire du Juif le bouc émissaire des difficultés économiques et politiques de la France. Mais ces pièces interrogent aussi la parole des auteurs juifs eux-mêmes et la façon dont celle-ci est reçue par le public juif.
/ The Jews on the Parisian stage. From Baron de Horn to Ezechiel, or the « Jewish question » at the « Comédie Française » in the twenties
The part plaid by the theatre in the expansion of anti-Semitism is an aspect of the cultural history which was not much looked into. The theatre, a public place, reflects the discussions among this society, so that it is not surprising to find there echoes of this « Jewish question ». The three plays performed at the « Comédie Française » at three different times between the two World Wars, Le Prince d’Aurec from Henri Lavedan (1919), Le Marchand de Paris by Edmond Fleg (1927) and Ezechiel from Albert Cohen (1933), allow to understand the state of mind of the French public, which, after a pause in anti-Semitism – owed to the courage and enlistment of Jews during the first World War -, is tempted to consider the Jew as a scapegoat for the French economical and political difficulties. But these plays put the question to the Jewish authors themselves and to the way the Jewish public reacts to them.
Les frères Tharaud. De l’ambigüité du » filon juif » dans les années 1920, Michel Leymarie
Jérôme et Jean Tharaud, frères jumeaux en écriture, rencontrent dans les années vingt le succès avec des ouvres qui traitent de la vie juive, que ce soit dans des romans ou dans des enquêtes qui se veulent historiques. La réception favorable réservé à ces ouvrages, y compris souvent par le public israélite, suggère que l’ambivalence de la peinture exotique qui y est faite de communautés juives étrangères a pu abuser leurs lecteurs. En revanche, les essais, de Quand Israël est roi à Quand Israël n’est plus roi, ne peuvent plus laisser place au doute. Leur teneur antisémite participe à leur succès, ce qui invite à remettre en question une certaine légende rose des années vingt, prétendument ignorantes de la haine antisémite, et par là même, à souligner une part d’illusion chez les acteurs du » réveil juif » en France.
/ The Tharaud brothers. About the ambiguity of the « Jewish line » during the twenties
Jérôme and Jean Tharaud, twin brothers in literature, meet with success during the twenties thanks to writings dealing with the Jewish life, be they novels or essays presented as historical. These writings were welcomed even often by the Jewish public itself, and this suggests that the ambivalence of exotic descriptions about foreign Jewish communities could have misled the readers. However, the essays Quand Israël est roi and Quand Israël n’est plus roi cannot be misunderstood. The anti-Semitic contents participate to their success, and it can be inferred from there that the kind or rose-tinted legends of the twenties, allegedly ignorant of the anti-Semitic hatred, might be questioned, and then to notice that the actors of this « Jewish awakening » were partially fooled.
Mélanges
L’action médico-sociale de l’OSE dans le Paris des années trente, Virginie Michel
Divers travaux ont fait connaître le rôle de l’OSE, organisation juive d’assistance née en Russie au début du siècle, dans le sauvetage de plusieurs centaines d’enfants lors de la Seconde guerre mondiale. En revanche, son action médico-sociale dans la France des années 1930 reste peu étudiée, en raison du manque d’archives. A l’époque de l’hygiénisme triomphant, l’Ouvre met en place toute une politique de prévention et de soins dans ses patronages pour enfants. Cette action vise aussi bien les enfants que leurs parents et porte sur l’hygiène et l’alimentation. Parallèlement, la Colonie OSE, première maison d’enfants ouverte en 1934, accueille les enfants juifs entre 3 et 7 ans pour lesquels aucune institution n’était jusque-là prévue. Dans cette institution, les principes hygiénistes sont respectés, mais les éducateurs insistent également sur l’épanouissement psychique des enfants accueillis. Enfin, un centre spécial est ouvert pour les enfants souffrant de troubles du comportement. Au total, revenir sur les conditions de l’installation de l’OSE en France puis sur les différentes formes d’assistance qu’elle a su mettre en place permet de comprendre sa capacité d’adaptation durant les années de guerre et d’après-guerre.
/ The action for health care and social welfare of the OSE in Paris during the thirties
Various studies brought to attention the part of OSE, a Jewish social aid organization created in Russia at the beginning of the XXth century, to rescue several hundreds of children during the Second World War However, its role as an organization for health care and social warfare during the thirties is rarely looked into, because of the lack of archives. At the time of the prevailing hygienism, the organization sets up a prevention and aid policy in its centers for children. This action is meant children and their parents as well, and deals with Hygiene and diet. At the same time, the OSE residential center, the first being started for children in 1934, accommodates Jewish children from three to seven years old, for whom no other institution existed at that time. In this organization, hygienist principles are adhered to, but the teachers also pay attention to the psychic opening up of the children they are dealing with. Lastly, a specialized house welcomes children undergoing behavior disorders. On the whole, it will be easier to understand how OSE could be so adaptable during the years of war and after, by going back over the conditions of the settling up of this organization in France and on the various means of assistance it was able to supply.
Les mutations du judaïsme tunisien après la Seconde Guerre mondiale, Claude Nataf
A la suite de la seconde guerre mondiale, le judaïsme tunisien a connu des mutations profondes au niveau des institutions communautaires, des courants idéologiques et de la formation même des individus. La Communauté, jusqu’alors divisée entre la communauté tunisienne regroupant les originaires des pays musulmans et la communauté portugaise les originaires des pays chrétiens, a été unifiée. Le courant idéologique prônant la naturalisation française et l’identification au modèle français disparaît du paysage communautaire tandis que le courant sioniste connaît un essor important et que d’autres Juifs se tournent vers le nationalisme tunisien ou l’internationalisme. La Communauté n’est plus isolée et participe au Congrès juif mondial tandis que des ouvres comme le JOINT, l’OSE et l’ORT étendent leur action en Tunisie. Apparaît en même temps la volonté de former un nouveau type de jeune Juif plus sportif, hébraïsant, mieux adapté à la vie moderne. Mais au delà de ces mutations, les deux courants traditionnels, ceux de l’Ordre et du Mouvement, subsistent dans la Communauté.
/ The changes in the Tunisian Judaism after the second World War
Following the Second World War, the Tunisian Judaism met with deep changes as regards the institutions of the Community, the ideologies and the training of the people. The Community, which up to that time was divided between the Tunisian community constituted of people coming from Muslim countries, and the Portuguese community constituted of people from Christian countries, was unified. The ideological trend which advocated the advantage of being granted the French citizenship and the identification to the French model disappears from the landscape whereas the Zionist trend undergoes an important expansion, while others Jews turn towards Tunisian nationalism or Internationalism. The Community is no longer isolated and participates to the Jewish World Congress, while organizations such as JOINT, OSE, ORT, extend their activities to Tunisia. At the same time the will appears to form a new type of Jewish youths, by athletic training, learning Hebrew, more adapted to modern life. But beyond these changes, the two main trends of Order and Movement, are still alive in the Community.
Dictionnaire
- Gédéon Geismar, général, sioniste
- Xavier Léon, philosophe
- Armand Lunel, homme de lettres
Lectures
- Les Inventeurs de la philanthropie juive, par Nora Seni (Catherine Nicault)
- Vivre et survivre dans le Marais. Au coeur de Paris du Moyen-Age à nos jours, collectif sous la direction de Jean-Pierre Azéma (Monique Lévy)
- Chrétiens et Juifs sous Vichy (1940-1944). Sauvetage et désobéissance civile, par Limore Yagil (Sylvie Bernay)
- Les Dilemmes et les silences de Pie XII. Vatican, Seconde Guerre mondiale et Shoah par Giovanni Miccoli (Catherine Poujol)