Livres pillés, lectures surveillées, par Martine Poulain, Gallimard, RNF Essais, 2008, parution en poche Folio Histoire, 2013
En publiant en 2008 Livres pillés, lectures surveillées (Gallimard, coll. NRF Essais), Martine Poulain a joué un rôle pionnier dans la connaissance de l’histoire de la spoliation des bibliothèques françaises par les Allemands pendant l’Occupation. Ses recherches l’ont amenée à établir pour la première fois des listes précises des individus et des institutions qui ont été spoliés. Ces listes ne pouvant pas être incluses dans son volume imprimé, elle a pris la décision de les publier sous la forme de documents accessibles sur plusieurs sites internet, parmi lesquels celui de la CFAJ.
Alors que les listes publiées par Patricia Kennedy Grimsted proviennent des archives allemandes aujourd’hui conservées dans de multiples dépôts d’archives à travers le monde, les listes compilées par Martine Poulain proviennent des sources des archives françaises, principalement les services mis en place à l’issue de la guerre pour procéder à la restitution desobjets pillés aux individus et institutions qui en furent victimes.
/ By publishing Livres pillés, lectures surveillées (Gallimard, coll. NRF Essais) in 2008, Martine Poulain played a pioneering role in shedding light on the spoliation of French libraries by the Germans during the Occupation. Her research led her to draw up, for the first time, precise lists of the individuals and institutions that were spoliated. As these lists could not be included in her printed volume, she decided to publish them in the form of documents accessible on several websites, including that of CFAJ.
Whereas the lists published by Patricia Kennedy Grimsted come from the German archives, now housed in numerous repositories around the world, the lists compiled by Martine Poulain come from French archival sources, mainly the services set up after the war to return looted objects to the individuals and institutions that were their victims.
Vous trouverez sur ce site :
- des listes de personnes et d’institutions spoliées ;
- un texte de commentaire de Martine Poulain sur ces listes ci-dessous.
/ On this site you will find:
- lists of spoliated individuals and institutions;
- a commentary by Martine Poulain on these lists.
Commentaires sur les listes
Les informations présentes dans cette base de données ne peuvent être comprises qu’à la lecture du livre qu’elles illustrent et complètent (Martine Poulain, Livres pillés, lectures surveillées. Les bibliothèques françaises sous l’Occupation, Gallimard, NRF Essais, 2008, rééd Folio Histoire, nov. 2013).
Le dépouillement des dossiers de la sous-commission des livres au sein de la Commission à la récupération artistique mise en place après la Libération, active de 1945 à 1950, conservés aux Archives nationales et aux Archives diplomatiques a permis de cerner l’importance des spoliations de bibliothèques privées ou associatives. Entre 5 et 10 millions de livres ont été arrachés à leurs propriétaires, juifs pour la plupart, stockés dans des garages ou emportés en Allemagne. Deux ensembles de spoliés ont été distingués : les personnes privées, les institutions ou organismes spoliés. – 2337 personnes au moins ont été spoliés ; il leur a été restitué ou attribué 348 465 livres ; – 409 institutions au moins ont été spoliées ; il leur a été restitué ou attribué 199 384 livres. D’autres spoliés ayant déposé un dossier n’ont jamais bénéficié d’aucun livre, ni en restitution ni en attribution. Dans ce cas, il est indiqué : ni restitution ni attribution.
Les déclarations des spoliés relatent parfois les circonstances, modes, date de la spoliation, identifient ses responsables allemands et/ou français et donnent la liste des livres et documents volés : lorsque ces informations sont disponibles, elles sont mentionnées dans la base. Nombre de spoliés n’apparaissent pas, soit qu’ils soient morts dans les camps de concentration, en fuite ou en exil, et que leurs descendants n’aient pas cherché à récupérer leurs bibliothèques, ou qu’il aient pu continuer leur vie sans les livres de leur vie. Des homonymies et des incertitudes subsistent. Nous espérons que les familles des spoliés reconnaîtront les leurs et nous aideront au fil du temps à mieux les identifier et à enrichir ces données.
La base a été établie avec le soutien de la Commission des archives juives (Jean-Claude Kuperminc, président), de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (David de Rothschild, président, Dominique Trimbur, chargé de mission Histoire de l’antisémitisme et de la Shoah, Enseignement de la Shoah), du Mémorial de la Shoah (Jacques Fredj, directeur, Karen Taïeb, Jacques Etyngier), de l’Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (Anne-Marie Bertrand, directrice) et avec l’aide de : Jacqueline Lavandier, Emmanuelle Polack, Aude Valérien, Cécile Robin, Jimin Son, qui ont contribué au fil des ans au dépouillement des archives et à l’enrichissement des listes de spoliés. Les dossiers de spoliation de bibliothèques sont conservés aux Archives nationales (AN F 17 17783 à 17994), au ministère des Affaires étrangères (collections de la Récupération artistique, Sous-commission des livres, RA 685 à 705, 726 à 737, 1061 à 1064, 1100 à 1145). Le Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre de 1939-1945. Tome VII. Archives, manuscrits et livres rares, Berlin, imprimerie nationale, 1ère éd. 1947, 2e éd. 1948, supplément 1949 est également utile.
Pour toute question ou information concernant ces listes, écrire à : livresspolies@cfaj.asso.net, qui transmettra à Martine Poulin