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Éditorial
Archives Juives consacre pour la première fois un plein dossier à l’antisémitisme. De quoi surprendre peut-être le lecteur peu familier de la revue, mais non celui qui la connait de longue date. Car, tout en refusant une approche judéo-centrée, celle-ci place au cœur de son observation les Juifs de France et d’Afrique du Nord en tant qu’êtres vivants, pensant, créant, réagissant aux appels et aux défis du monde juif et non-juif. Pendant trop longtemps, l’historiographie a envisagé les minorités en général uniquement en objets et non en sujets de l’histoire, les fixant par là-même bien souvent dans un rôle de victimes. En ce qui concerne les Juifs, la centralité des études sur la Shoah et leur prolifération ne sont pas de nature à enrayer cette tendance lourde. À notre échelle donc, nous nous employons plutôt à corriger cette vision, à notre avis réductrice et même peut-être dangereuse, car elle pourrait encourager des perceptions malsaines, en montrant de préférence que les Juifs sont aussi des acteurs de leur propre histoire et de l’histoire tout court.
Pour autant, il serait absurde de vouloir traiter du passé de ces derniers, en France comme ailleurs, en faisant abstraction des représentations qu’ils suscitent, tant leur condition, leur sentiment de sécurité ou d’insécurité, leur attachement au sol natal ou au contraire leur détachement de ce sol, en dépendent. D’ailleurs, il n’est pas un seul de nos 32 numéros parus depuis 1994 qui n’ait abordé, par un biais ou par un autre, la question de l’antisémitisme, y compris celui qui traite des « Philosémites chrétiens » (n° 40/1, 1er semestre 2007), dans la mesure où le philosémitisme lui-même est loin d’être dénué d’ambigüités.
Une fois n’est pas coutume, le moment nous a semblé néanmoins venu de consacrer un dossier entier à la « question antisémite », car, outre certains historiens confirmés, une nouvelle génération de chercheurs s’emploie à en renouveler largement l’approche, pour les années trente en particulier. À l’inverse de leurs prédécesseurs, ils s’attachent moins à l’étude des discours des antisémites « professionnels » dans une perspective d’histoire des idées qu’à la façon dont ces idées, ces comportements pénètrent et imprègnent le corps social. Nous sommes heureux, grâce à Emmanuel Debono, le maître d’œuvre de ce dossier, de pouvoir donner un solide aperçu de ces recherches novatrices.
Quant aux « Mélanges », nous les avons ouvert, comme souvent, à des jeunes chercheurs : Martin Quénehen se livre à une nouvelle incursion dans le Haut Moyen-âge autour de l’évêque Grégoire de Tours et de l’usage fait des Juifs dans ses écrits ; Jérémy Guedj traite, lui, de l’opinion des Israélites français face au régime fasciste en Italie. Nous inaugurons une nouvelle rubrique intitulée « Historiographie » avec Lisa M. Leff, bien placée pour questionner l’engouement des historiens américains pour les Juifs de France. Enfin le « Dictionnaire biographique » offre, comme toujours, de précieuses notices, consacrées cette fois à un savant talmudiste qui fut aussi bibliothécaire à l’Alliance israélite universelle, Abraham Back, à un journaliste à la fois connu et mystérieux, Hippolyte Prague, enfin au fondateur d’une dynastie de médecins rémois, Jankel Ségal.
C.Nicault
Sommaire
Dossier : Années trente. L’emprise sociale de l’antisémitisme
Introduction, par Emmanuel Debono
Pas de résumé disponible pour l’instant.
L’héritage de Drumont dans les années 1930, par Grégoire Kauffmann
Dès le début des années 1930, les principaux acteurs de l’antisémitisme militant ont placé leur combat sous le patronage d’Edouard Drumont, mort dans la solitude en 1917. Face à l’essor et aux réussites de l’antisémitisme nazi, la pieuse invocation du père de La France juive s’impose comme un exercice obligé, qu’il s’agisse d’affirmer la compatibilité de ses doctrines avec la Weltanschauung hitlérienne, ou au contraire de la réfuter. Deux grandes tendances peuvent être identifiées : celle des drumontistes « orthodoxes », très tôt séduits par l’Allemagne nazie, et celle de l’Action française, qui revendique l’héritage de Drumont sous bénéfice d’inventaire. Au sein même du mouvement royaliste, la mémoire de Drumont donne lieu à des tentatives d’instrumentalisation revenant à contester la captation maurrassienne de l’héritage drumontiste, et par voie de conséquence le magistère idéologique exercé par Maurras sur le nationalisme français, comme en témoigne de manière exemplaire La Grande Peur des bien-pensants de Georges Bernanos (1931).
/ The Legacy of Drumont in the thirties
As early as the beginning of the thirties, the main actors of the antisemitic activism placed their fight under the patronage of Édouard Drumont, who died in loneliness in 1917. In front of the growth and success rate of nazi antisemitism, the pious invocation of the author of La France juive, appeared as the only obvious attitude, wether be it to assert the compatibility between these doctrines and those of the Weltanschauung of Hitler, or on the contrary, in order to refute them. Two main tendencies appear : that of the orthodox supporters of Drumont who were almost immediately tempted by the nazi Germany and that of the Action française, who proclaimed their being the heirs of Drumont with some reservations. In the Royalist movement, the memory of Drumont becomes a means to try and make use of it in order to question the captation by Maurras of the legacy of Drumont, and , as a consequence, the ideological authority which Maurras claimed to have upon French nationalism, and this can be proved in La Grande Peur des bien-pensants by Georges Bernanos (1931).
Le préjugé antisémite entre « bon sens » et humour gaulois : Clément Vautel (1876-1954), chroniqueur et romancier populaire, par Laurent Joly
Voir le résumé en anglais ci-dessous.
/ Anti-Semitic Prejudice between Common Sense and Broad French Humor : Clément Vautel (1876–1954), columnist and Novelist
Clément Vautel (1876–1954), the successful author of Mon Curé and the most popular newspaper columnist between the two world wars, is now forgotten. A conservative and xenophobe, known for his extreme antifeminism and the provocative tone of his writings, he met with considerable success to the point where he was considered the symbol of a kind of French wit and the archetype of the reactionary observer. During the 1930s, the economic crisis, political instability, and questions about the international situation led him to express increasingly caustic judgments. In his daily chronicle in Le Journal, like the famous demagogic man of common sense he claimed to be, he attacked foreigners, always suspected of self-interest and disloyalty and of trying to take advantage of others, and he systematically minimized the importance of the anti-Semitic persecutions in Nazi Germany. Thanks to a witty and moderate tone, Clément Vautel helped spread the most harmful aspects of anti-Semitism among the general public.
Henri Béraud (1885-1958), un poids lourd de l’antisémitisme, par Simon Epstein
L’article retrace l’itinéraire d’Henri Béraud, écrivain à succès des années 1920 et polémiste redouté des années 1930. Son dreyfusisme de jeunesse fait place à un antisé¬mi¬tisme déchaîné qui sera véhiculé par un organe de presse aux ti¬rages toujours croissants, Gringoire. Comment de¬vient-on antijuif, comment s’expliquent, comment se justifient les mutations : le cas Béraud touche à ces questions et à d’aut¬res encore.
/ Henry Béraud (1885-1958), a weighty man in antisemitism
This article relates the career of Henri Béraud, a successful writer of the twenties and a frightening polemist during the thirties. As a young man he was in favour of Dreyfus, then he turned to a raging antisemitism which he conveyed through a magazine which met with a growing success Gringoire. How can one change into an anti-Jewish man, is it possible to explain and justify these transformations : the case of Béraud deals with these questions and others.
Le pacifisme, vecteur de l’antisémitisme dans la gauche des années trente, par Michel Dreyfus
Dans la seconde moitié des années 1930, alors que le vieil antisémitisme économique associant les Juifs à la banque et aux affaires est en recul, le pacifisme devient à gauche le principal vecteur de l’antisémitisme. De nombreux pacifistes en viennent en effet de plus en souvent à dire que les Juifs étant persécutés par Hitler, ils veulent lui faire la guerre : ils sont donc de dangereux bellicistes. Les pacifistes, pensant au contraire qu’il faut tout faire pour aboutir à des négociations avec Hitler, sont de moins en moins regardants sur l’antisémitisme nazi. Ces mêmes pacifistes se mettent donc à dénoncer ouvertement les Juifs comme des fauteurs de guerre. Cette « argumentation » fait ses ravages dans toute la gauche radicale-socialiste, socialiste (en 1939, la SFIO est au bord de la rupture entre pacifistes et antifascistes) ainsi que dans l’extrême gauche, souvent proche du pacifisme intégral.
/ Pacifism as the carrier of antisemitism in the left during the thirties
During the second half of the thirties, while the previous economic antisemitism linking the Jews with banking and trading is loosing ground, pacifism becomes the main carrier of antisemitism among the left. As a matter of fact, numerous pacifists declare that the Jews persecuted by Hitler wish to declare war to him, because they are dangerous warmongers. These same pacifists, who think on the contrary that everything must be done to come to negociations with Hitler, are less and less particular about persecutions by Hitler. As a consequence, they quite openly denounce the Jews as warmongers. This « argumentation » gained a lot of ground among the radical-socialists and the socialists (in 1939 pacifists and antifascists come to a breaking-point in the SFIO ), as well as among the far-left wing, often very close to complete pacifism.
L’émergence de l’antisémitisme scientifique en France chez les anthropologues français, par Carole Reynaud Paligot
Cet article se penche sur le rôle que la science a joué dans l’apparition et l’installation de l’antisémitisme au sein de la société française. Cette question n’est pas sans importance à une époque où la science incarne la modernité et exerce de plus en plus son autorité sur les sociétés occidentales. Un premier constat s’impose : l’antisémitisme scientifique apparaît tardivement au sein de la communauté scientifique française. L’anthropologie raciale qui s’institutionnalise dès les années 1860 s’inscrit dans une tradition républicaine progressiste et reste hermétique à l’antisémitisme jusqu’aux années 1930. C’est pourtant en son sein que l’antisémitisme scientifique trouve ensuite un de ses plus violents et ardents propagandistes, George Montandon. L’étude de la diffusion et de la réception de l’antisémitisme racial au sein de la communauté savante montre que si une partie des raciologues s’engagent sans ambiguïté dans la lutte contre l’antisémitisme, on ne peut pas pour autant conclure à un rejet, pas plus qu’à une marginalisation de l’antisémitisme scientifique au sein du monde savant de la fin des années 1930.
/ Birth of the scientific antisemitism among French anthropologists
This article studies the part of science in the birth and setting up of antisemitism in the French society. The question is quite important, since the period endows science with modernity and power upon western societies. First statement of fact : scientific antisemitism is late to appear among the French scientific community. Racial anthropology which becomes institutionalized as early as 1860 is part of a gradual republican tradition and is quite impervious to antisemitism up to the thirties. Nevertheless it is from this group that will emerge later on one of its most violent and fierce propagandists, George Montandon. Studying how racial antisemitism grew among the learned group proves that even if some of them fought quite openly against antisemitism, no one can assert that there was a denial or a marginalization of scientific antisemitism by the end of the thirties.
Radiographie d’un pic d’antisémitisme. La crise de Munich (automne 1938), par Emmanuel Debono
En septembre 1938, les revendications allemandes sur la région tchécoslovaque des Sudètes provoquent une intense activité diplomatique et rendent possible la perspective d’une guerre européenne. Une vive inquiétude saisit la France pacifiste et donne lieu à des débordements antisémites, en particulier dans les départements recouvrés et en région parisienne. Si des militants extrémistes sont à l’origine de nombreux troubles, leurs mots d’ordre et leurs actions semblent rencontrer un écho appréciable dans des milieux plus modérés de l’opinion publique. En amont et en aval de la conférence de Munich (30 septembre 1938), la France paraît saisie d’une fièvre antisémite où cohabitent, dans un degré de violence inhabituel, la figure du Juif belliciste et celle du Juif hitlérien.
/ X-ray of a peak of antisemitism. Munich crisis (1938 autumn)
In 1938 September, the German claim concerning the Czechoslovakian part of the Sudetes brought about intensive diplomatic activity about the risk of a possible European war. Pacifist France meets with deep worries and antisemitic outbursts can be noted, mainly in the regained departments and in Paris area. If extremist activists are the authors of many outbursts, their slogans and their actions seem to have encountered a favourable answer among more moderate parts of the public. Before and after Munich conference (1938, September 30) France seems to be gripped by an antisemitic fever, of a rarely observed violence, against the warmonger Jew and the Hitler one together.
Mélanges
Les Juifs de l’évêque. De l’usage des Juifs dans l’œuvre de Grégoire de Tours, par Martin Quenehen
Historien des miracles et des massacres de la Gaule mérovingienne, Grégoire de Tours (v. 538-594) est l’auteur d’une œuvre essentielle à la fois pour l’histoire de France et pour celle des Juifs en France. Celle-ci a néanmoins donné lieu à des interprétations différentes voire divergentes sur la place et le rôle des Juifs en Gaule et leurs relations avec les chrétiens à l’époque mérovingienne. C’est pourquoi la présente enquête entend changer de perspective et emprunter la voie ouverte il y a trente ans par Georges Duby, lorsqu’il proclamait « la nécessité d’observer l’observateur lui-même, de savoir ce qu’il croit, ce qu’il craint, de faire l’histoire des historiens ». Appliquée à l’œuvre de Grégoire de Tours, cette démarche permet de mieux mesurer l’influence de ses « préjugés » et de ses « intérêts », comme disait Rousseau, c’est-à-dire de son idéologie et de ses intentions singulières dans l’élaboration de son discours historique sur les Juifs : ses propos défavorables sont guidés par son ambition d’atteindre la sainteté.
/ The Jews of the Bishop. About the way Grégoire de Tours used the Jews in his works
An historian of the wonders and massacres of the Merovingian Gaul, Grégoire de Tours (a538-a594) is the author of a basic work both about the history of France and of the Jews in France. This work met with different and even divergent interpretations of the place and the role of the Jews in Gaul, and of their relations with the Christians during the Merovingian period. This study had quite another viewpoint and follows the way marked out by Georges Duby thirty years ago when he emphasized “ the need to observe the observant himself, to get acquainted with his beliefs, his fears, to tell the history of historians”. Dealing with the work of Grégoire de Tours this reasoning allows to better assessment of the importance of his « prejudices », of his “ interests” according to Rousseau’s saying, that is to say his ideology and his singular aims in his historical views about the Jews : disfavourable words, guided by his ambition to reach sanctity.
Les Juifs de France, l’Italie fasciste et la « question juive », 1922-1939, par Jérémy Guedj
Dans l’entre-deux-guerres, les Israélites français, observateurs de la situation du monde juif, portent beaucoup d’intérêt à leurs coreligionnaires italiens, qu’ils considèrent parmi les plus assimilés d’Europe. Cela les conduit à scruter avec acuité l’attitude du gouvernement fasciste à l’égard de la « question juive » et, rapidement, à se diviser fortement à ce sujet. Aux conservateurs et aux modérés, qui inscrivent le fascisme dans la lignée de la tradition philosémite italienne, s’opposent les progressistes selon lesquels le fascisme porte intrinsèquement dans ses flancs l’antisémitisme. En fait, chaque tendance peine à tirer une interprétation solide de l’attitude italienne, ambigue et versatile. Les Juifs français s’acheminent pourtant à contre-cœur vers la désillusion, définitivement scellée lors de la promulgation outremonts en 1938d’une legislation antisémite. L’exemple italien reflète ainsi, par un biais particulier, l’esprit de l’« israélitisme » dans l’entre-deux-guerres, à la recherche de modèles, mais constamment tiraillé entre le désir d’assimilation et les assauts de l’antisémitisme.
/ The Jews in France, fascist Italy, and the « Jewish question », 1922-1939
Between the two world wars, the French Israelites, onlooking the status of the Jewish world, were quite interested by their Italian coreligionists, who appeared to them as the best assimilated in Europe. Because of this interest they were led to scrutinize acutely the attitude of the fascist governement concerning the « Jewish question » and they rapidly came to varying view-points about this problem. Against the conservative and moderate who considered fascism was in the lineage of the Italian philosemitic tradition, were opposed to the progressits according to whom one of the strongest aspects of fascism was antisemitism. As a matter of fact, from each view-point it was difficult to define an unquestionable meaning of the Italian attitude, which was ambiguous and changeable. Unfortunately the French Jews were led unwillingly to be disillusioned, which became a reality when in 1938 an antisemitic legislation was promulgated in Italy. Thus this Italian example explains in a way the condition of the « israelitism » between the two world wars, seeking for models, but constantly torn between the wish to be assimilated and the attacks of antisemitism.
Historiographie
L’histoire des juifs de France vue des Etats-Unis, par Lisa M. Leff
Le nombre des Juifs américains qui ont contribué aux recherches académiques dans le domaine de l’histoire du judaïsme français est disproportionné. Cet article examine quelques-unes des raisons susceptibles d’expliquer ce phénomène. Le contexte des années 1960, pendant lesquelles les Juifs américains firent leur entrée dans la profession d’historiens, fut particulièrement important. A cette même époque, marquée par le mouvement pour les droits civiques et l’émergence des études ethniques au sein du monde universitaire, la différence (et spécifiquement la différence raciale) se trouva valorisée ; cependant, les Juifs américains, qui s’interrogeaient sur leur processus d’assimilation, se servirent de la France comme d’un miroir sur lequel ils projetèrent les questions qu’ils se posaient sur leur propre histoire.
/ The view-point of the United States about the history of the Jews in France
American Jews contribute in disproportionate numbers to the scholarly field of French Jewish history: this article explores some possible reasons for this. The context of the 1960s, in which American Jews began to enter the historical profession, was particularly important. At that moment, with the Civil Rights movement and the rise of ethnic studies in the Academy, difference (and specifically, racial difference) was being valorized and American Jews were questioning their own path of assimilation, using France as a screen upon which to project questions about their own history.
Dictionnaire
- Abraham Back, rabbin à Paris, Bibliothécaire à l’AIU, professeur au séminaire israélite
- Hyppolyte Prague, rédacteur en chef des Archives israélites
- Jankel Ségal, radiologue
Lectures
- Pierre Birnbaum, Un récit de « meurtre rituel » au Grand siècle. L’affaire Raphaël Lévy, Metz, 1669(Monique Lévy)
- Jeffrey Haus, Challenges of Equality : Judaism, State, and Education in Nineteenth-century France(Lisa M. Leff)
- Michel Dreyfus, L’antisémitisme à gauche. Histoire d’un paradoxe, de 1830 à nos jours (Emmanuel Debono)
- Emilie Meyerson, Lettres françaises(Catherine Nicault)
- Robert Borgel, Etoile jaune et croix gammée. Les juifs de Tunisie face aux nazis(Catherine Nicault)
- Muriel Pichon, Les français juifs 1914-1950, récit d’un désenchantement(Monique Lévy)